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Histoire et Esotérisme
29 mai 2007

DIJON

Agréablement placée sur une faible hauteur, au conflent de l'Ouche et du Suzon, sur le canal de Bourgogne, cette ville était appelée, par sa position sur les limites de deux importants bassins, et comme étape intermédiaire entre la capitale et la Suisse, à un développement qu'elle n'a pas manqué d'atteindre.
Les auteurs ne sont pas parfaitement d'accord sur ses origines. Les uns font remonter son établissement aux Gaulois, d'autres le placent à l'époque de l'occupation romaine. Grégoire de Tours assure que les anciens attribuaient la construction de son château à Aurélien. Quoiqu'il en soit, le nom de Dijon -Divio- est un mot celtique qui signifie fontaine.
Après la soumission des Gaules au proconsul César, les villes que l'esclavage ne frappa point conservèrent le droit de vivre selon leurs coutumes et de choisir leurs magistrats. Dijon fut de ce nombre. Ces élus de la cité répartissaient les impôts, veillaient au maintien de l'ordre et leur compétence s'étendait à toutes les causes civiles et criminelles.
Au IVe siècle, les familles sénatoriales du territoire lingon y vivaient et c'est là que Gondebaud fut vaincu par Clovis qui était venu lui faire la guerre à l'incitation de Clotilde, désireuse de venger la mort de son père.
Le roi Robert le Pieux en fit la capitale du duché dont il dota son fils Henri.
Une charte, que Philippe-Auguste confirma, permit au duc Hugues d'établir, en 1183, une commune sur le plan de celle de Soissons. En vertu de cette décision, le maire était élui par tous les habitants pour une durée de un an. Il présidait la justice municipale, administrait les affaires de la ville, était le chef de la milice dont les gens d'église eux-mêmes faisaient partie.
Sous les ducs issus de la famille de Valois, Dijon tint un rang distingué parmi les métropoles. La cour des princes, qu'on appelait grands ducs d'Occident et qui, par leur puissance, auraient pu tenir en échec la royauté, devint un des centres politiques les plus en vue.
A la mort de Charles le Téméraire, Louis XI s'empara de cette riche province et, grâce à son habileté, la garda.
Sa capitale joua, durant les querelles religieuses, un rôle actif. Mayenne, gouverneur de Bourgogne, ent fit le dernier refuge de la Ligue et ne la céda à Henri IV qu'après que celui-ci l'eut battu à Fontaine-Française (1595).
A la suite d'une révolte, Louis XIII lui enleva ses libertés et prérogatives que Condé rétablit peu après.
Pendant la guerre de 1870, elle fut bombardée par les Prussiens qui y entrèrent le 31 octobre pour l'évacuer bientôt. Nos troupes s'y établirent, mais l'armée ennemie, sous le commandement du général Werder, la reprit et la réoccupa. C'est dans ses environs que, du 20 au 24 janvier 1871, Garibaldi livra aux Allemands plusieurs combats acharnés, heureux pour nos armes.
Ces évènements ayant révélé, par une expérience chèrement payée, quelle était l'importance stratégique de Dijon, on a transformé la ville en vaste camp retranché que gardent 8 forts, dont un placé à 584 mètres d'altitude.
Comme capitale de l'ancien duché, elle possède de fort beaux monuments et en assez grand nombre pour paraître, à distance, hérissée de tours, de coupoles, de flèches appartenant à tous les styles et à tous les âges. Ses édifices, tous de proportions plutôt restreintes, sont, pour ainsi parler, les uns sur les autres. Nous signalerons comme les plus dignes de retenir l'attention ; l'église Notre-Dame, le type le plus achevé de l'architecture bourguignonne au XIIIe siècle, duquel Vauban a dit "qu'il ne manquait qu'un écrin pour y déposer ce bijou" ; le Palais des ducs de Bourgogne dénommé aussi Palais des Etats. Reconstruit au XVIIe siècle, il ne subsiste de l'ancien que la terrasse, emplacement favorable pour un magnifique panorama, la salle des Gardes de la tour de Bar qui communiquent entre elles par une superbe galerie où étaient servis les repas somptueux "pour lesquels la cour de Bourgogne était sans rivale". Classé parmi les monuments historiques, il sert actuellement d'hôtel de ville. Le Château, achevé par Louis XII, a été prison d'Etat : la duchesse du Maine, Mirabeau, le chevalier d'Eon, le général autrichien Mack et Toussaint-Louverture y furent enfermés. Le Palais de Justice, où l'ancien parlement de la province tenait ses séances, est l'oeuvre de Louis XI. Le Musée, un des plus riches de France, a de splendides collections, entres autres unes d'estampes qui comprend plus de quarante mille feuilles. Il renferme également les tombeaux de Philippe le Hardi et du Téméraire. Ces mausolées, ornés de statuettes très poussée, de figurines exquises, des broderies de pierre les plus élégantes sont de purs chefs-d'oeuvre qu'ont produits de grands artistes des XIVe et XVe siècles.
Avec les avantages d'une situation aussi privilégiée, Dijon aurait pu croître davantage en population et en commerce. Mais tel qu'elle est, son trafic n'en est pas moins considérable, surtout par son marché de céréales, ses ventes de vins, de laines, de bois, de bétail, d'huiles, de quincaillerie. De son industrie, celle qui se rapporte à l'alimentation est la première. Sa moutarde, ses confitures, son cassis, son pain d'épices sont en faveur marquée auprès du public. On y voit encore de nombreuses brasseries, des distilleries, des tanneries, des manufactures de bonneterie, de chapeaux, des fonderies de caractères typographiques, des imprimeries, de grands ateliers de reliure, des fabriques d'instruments agricoles.
Cette cité est une de celles qui ont le mieux conservé leurs moeurs et échappé à la manie de copier Paris.

Au XVIIIe siècle, elle vivait d'une vie intellectuelle complètement indépendante et il n'est pas exagéré d'affirmer qu'elle a fait plus à elle seule que des provinces entières pour accroître la richesse nationale.
Personnalité dijonnaise remarquables : les savants Mariotte et Guyton de Morveau, l'érudit La Monnoye, Crébillon, Piron, le président des Brosses, Bossuet, le musicien Rameau, les statuaires Claudes Ramey, Rude, Jouffroy.

Population en 1896 : 67 736 habitants.

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