La contrebande
Napoléon, tout absolu qu'il fut, avait de grandes faiblesses pour ses vieux soldats. ll supportait d'eux des choses étranges. Un jour (c'était au retour de la campagne de Prusse), un général d'artillerie de la garde, Soulès, veut traverser le Rhin avec soixante caissons remplis de marchandise de contrebande. Il n'y avait pas de crime plus odieux au maître. Les douaniers insistent et veulent ouvrir les caissons de force. Le général met sa contrebande sous la protection d'un régiment, et déclare qu'il jettera les douaniers dans le Rhin. Grand tumulte.
Les douaniers sont mis en déroute ; mais leur chef écrit à Paris et se plaint du général contrebandier. Napoléon ne fit qu'en rire. "Je te le passe aujourd'hui, dit-il à Soulès en lui pinçant l'oreille ; mais si tu recommences, je te ferais fusiller."