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Histoire et Esotérisme
20 février 2008

Assassinat du Duc d'Orléans

Quand donc la concorde règnera-t-elle sur la terre ? Quand donc les hommes se contenteront-ils de jouir des beautés répandues dans la création, des charmes de l'amitié, des plaisirs de l'esprit, et ne se laisseront-ils plus aller à ces mauvaises passions qui troublent le coeur et rendent malheureux : l'ambition, la cupidité et la haine ! Chacun porte en soi le germe du bonheur, et, c'est notre faute si nous ne l'y trouvons pas. Heureux les pacifiques ! Cela dit, abordons notre sujet.
La France fut déchirée par la faction des Armagnacs de 1413 à 1435. On appelle les Armagnacs les partisans du duc de Louis d'Orléans, parce que ce prince avait épousé la fille de Bernard VII, comte d'Armagnac, pays de France compris dans le duché de Gascogne, et que Bernard prit avec ardeur le parti de son gendre et devint bientôt l'âme de la faction.
Jeans sans Peur, duc de Bourgogne, fils de Philippe le hardi et petit-fils de Jean le Bon, hérita de la haine qu'avait son père contre la maison d'Orléans, qui disputait à celle de Bourgogne le gouvernement de la France pendant la démence de Charles VI ; il fut la tête de faction des Bourguignons.
Pauvre France ! que n'eut-elle pas à souffrir durant ces longues et sanglantes querelles causées par l'ambition de ceux qui se disputaient le pouvoir. Que d'atrocités furent commises de part et d'autre !
Lorsque la rivalité du duc d'Orléans et de Jean sans Peur allait dégénérer en guerre civile, au milieu même de Paris, le vieux duc de Berry s'interposa ; il amena le duc de Bourgogne auprès du duc d'Orléans, malade, les fit embrasser, les fit manger ensemble et les réconcilia - en apparence - car la réconciliation avait lieu le 22 novembre 1407, et, le 23, Louis d'Orléans mourait assassiné par son rival.
Il y avait plus de quatre mois que Jean sans Peur méditait ce meurtre. Il avait acheté une maison où il cacha dix-sept spadassins.
Cette maison, située Vieille-Rue-du-Temple, près de la porte Barbette, à l'enseigne de Notre-Dame, était sur le chemin que suivait tous les soirs le duc d'Orléans en revenant à son hôtel.
Le mercredi 23 novembre, à huit heures du soir, par une nuit fort sombre, le duc d'Orléans sortit de l'hôtel Montaigu, monté sur une mule, et n'ayant avec lui que deux écuyers sur un même cheval et quatre ou cinq valets de pied portant des torches.
Quoiqu'il ne fut pas tard, toutes les boutiques étaient déjà fermées. Le duc se tenait en arrière de ses gens, chantant à demi-voix et jouant avec son gant, lorsque les spadassins, ayant à leur tête Raoul d'Octonville, gentilhomme normand, s'élancèrent sur lui en criant : -"A mort ! à mort !"- Il s'écria : "Je suis le duc d'Orléans !" - "C'est ce que nous demandons", répondirent-ils en le frappant. Et ils le jetèrent à bas de sa mule et frappèrent sur lui à grands coups de hache et d'épée.
Jacob de Muce, un de ses pages, voulut en vain le couvrir de son corps ; il fut tué sur lui. Un autre, blessé grièvement, n'eut que le temps de se réfugier dans une boutique voisine. Une femme, s'étant mis sa sa fenêtre, cria : "Au meurtre ! au meurtre ! - Taisez-vous, mauvaise femme," lui cria de la rue un des assassins. D'autres tiraient des flèches sur les fenêtres où l'on voulait regarder.
Alors un grand homme, vêtu d'un chaperon rouge qui lui descendait sur les yeux et portant un falot, vint s'assurer que le duc était bien mort ; il dit aux autres : "Eteignez tout et allons-nous-en." Ils mirent alors le feu à la maison qu'ils avaient occupée pour qu'on ne pût les poursuivre.
Le lendemain, Jean sans Peur, alla, comme tous les princes, visiter le mort et lui jeter de l'eau bénite à l'église des Blancs-Manteaux : "Jamais, dit-il à la vue du cadavre, jamais plus traître meurtre n'a été commis en ce royaume. Il pleura aux funérailles, l'hypocrite, et tint un des coins du drap mortuaire.
Quelques jours après, cependant, il perdit de sa ferme constance, lorsque le prévôt de Paris déclara au conseil qu'il se faisait fort de trouver les coupables, si on voulait lui laisser fouiller les hôtels des princes. Jean sans Peur se troubla, pâlit et, tirant à part le duc de Berry et le roi de Sicile : "C'est moi, leur dit-il, le diable m'a tenté." Le lendemain, il s'empressa de se rendre dans ses possessions de Flandre.
C'est après la mort du duc d'Orléans que son inconsolable épouse laissa échapper ce cri de désespoir que l'histoire à recueilli : "Plus ne m'est rien ! Rien ne m'est plus !"

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