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Histoire et Esotérisme
7 janvier 2009

Magnanimité

On a beaucoup écrit sur le maréchal de Mac-Mahon, duc de Magenta ; cependant peu de personnes connaissent l'aventure suivante, qui lui arriva lorsqu'il était lieutenant-colonel du 2° régiment de la légion étrangère, de 1843 à 1845.
A cette époque, l'Algérie était le théâtre de luttes fréquentes, et constamment nos soldats parcouraient le pays afin de châtier les Arabes toujours en révolte.
Or, un jour que Mac-Mahon dirigeait son régiment à travers le désert, l'eau vint à manquer. Les soldats, épuisés par la marche et surtout par la soif, semblaient ne plus pouvoir marcher, quand soudain les chevaux des officiers lèvent la tête, aspire l'air avec force et se mettent à hennir. Plus de doute, une source est dans le voisinage. La colonne, retrouvant alors des forces, suit les chevaux auxquels les cavaliers lâchent la bride.
Le lieutenant-colonel de Mac-Mahon arrive le premier auprès de la source ; mais il s'aperçoit qu'un combat ayant eu lieu à cet endroit quelques jours auparavant, des cadavres pourrissent dans cette eau, qui, certainement, contient des germes de maladies dangereuses.
Il revient alors au-devant de la petite colonne et s'écrie :
"Que personne ne boive ! Cette eau est empoisonnée !"
Puis, voyant que quelques soldats hésitent à obéir, il tire son sabre et ajoute d'une voix vibrante :
"Malheur au premier qui désobéit à mes ordres !"
Tous s'arrêtent. Seul un soldat, que cette défense exaspère, s'approche résolument du lieutenant-colonel, lui met le canon de son fusil sur la poitrine et tire. On entend un bruit sec ; le chien est retombé , mais aucune détonation n'a suivi : le coup a raté !
Un silence profond règne dans la colonne ; tous les coeurs battent. Que va faire Mac-Mahon, qui n'a pas bougé et qui regarde froidement le misérable ? Il peut le faire fusiller, lui infliger une punition terrible.
Ce fut l'affaire de quelques secondes, pendant lesquelles Mac-Mahon réfléchit. Sa bonté eut le dessus :
"Emmenez cet homme, dit-il. Je ne veux pas qu'on le punisse. Évidemment les souffrances de la soif l'ont rendu fou, et je ne puis lui en vouloir !"
Après cet acte de clémence admirable, la troupe continua de marcher sans murmurer ; bientôt elle rencontra une autre source, où elle put enfin se désaltérer.
Quant au coupable, on dit qu'il demanda et qu'il obtint la faveur de servir comme ordonnance auprès de son lieutenant-colonel. Mac-Mahon, paraît-il, n'aurait jamais eu de serviteur plus dévoué.

Louis MARTIN

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