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Histoire et Esotérisme
11 janvier 2009

Le Maréchal Canrobert

Certain-Canrobert (François), le dernier Maréchal de France, mort à Paris le 28 janvier 1895, était né en 1809, à Saint-Céré, dans le département du Lot.
Quand il eut dix ans, son père, un capitaine en retraite sans fortune, monta sur un cheval de ferme, le plaça en croupe derrière lui et le conduisit ainsi jusqu'à la petite ville de Brive-la-Gaillarde, où il le remit entre les mains du conducteur de la malle-poste, qui l'amena à Paris, chez le général Marbot. Celui-ci lui fit donner une instruction très soignée, et le dirigea vers l'Ecole militaire de Saint-Cyr, où il entra en 1825. Trois ans plus tard il était sous-lieutenant.Mar_chal_Canrobert
Canrobert fut envoyé en Algérie en 1833, et ne tarda pas, par sa bravoure, à devenir l'un des plus brillants officiers de notre armée d'Afrique.
Il avait environ vingt-sept ans, quand son colonel le proposa pour la croix de chevalier de la Légion d'Honneur. Mais dès qu'il eut connaissance de cette proposition, Canrobert alla déclarer à son chef qu'il ne pourrait jamais accepter la croix tant qu'un vieux capitaine qui se battait depuis la bataille des Pyramides, ne l'aurait pas obtenue. Blessée l'année suivante à l'assaut de Constantine (13 octobre 1839), il accepta enfin, des mains du général en chef, cette décoration qu'il avait si généreusement refusée quelques mois plus tôt.
En peu de temps, il arriva au grade de commandant et fut placé à la tête d'un bataillon de chasseurs à pied. Avec ce bataillon, Canrobert ne tarda pas à devenir la terreur des Arabes. Il s'acharna surtout à la poursuite de l'un d'eux, qui se faisait appeler Bou-Maza, c'est-à-dire : "Père de la chèvre", parce que, disait-il, une chèvre qui l'accompagnait toujours, avait assez de lait pour nourrir tous ceux qui le suivraient.
La lutte entre Canrobert et Bou-Maza dura près de deux ans ; mais enfin le chef arabe, poursuivi de montagne en montagne, se vit acculé et forcé de se constituer prisonnier.
On raconte qu'à la suite de cette campagne, un visiteur montrant au gouverneur de l'Algérie un fort que l'on venait de construire, lui dit :
"Eh bien, Monsieur le gouverneur, c'est avec ça que vous avez obtenu la tranquillité du pays.
- Oui, répondit le gouverneur, qui n'était autre que le célèbre Maréchal Bugeaud, avec ça et avec les chasseurs de Canrobert."
En 1849, Canrobert était le colonel du régiment des zouaves. On l'appelle pour soutenir les troupes qui faisaient le siège de Zaatcha. Aussitôt il quitte Aumale avec son régiment. Mais le choléra empêche la petite colonne d'avancer aussi vite qu'elle le voudrait, car à chaque étape il faut perdre du temps pour enterrer les morts. Soudain nos soldats, affaiblis, se trouvent en face de plusieurs milliers d'Arabes qui leur barrent la route. Ils sont en si grand nombre que la lutte semble impossible.
Canrobert alors s'avance résolument vers eux, et leur crie :
"Livrez-nous passage, car je porte avec moi un ennemi terrible : la peste !"
Effrayés par ces paroles, et voyant en effet beaucoup de nos soldats atteints par l'épidémie cholérique, les Arabes s'enfuient, laissant le champ libre à Canrobert qui put ainsi continuer sa route vers Zaatcha. Quelques jours plus tard la ville était prise d'assaut grâce au régiment de Canrobert qui, peu de temps après, était promu commandeur de la Légion d'Honneur et général de brigade.
En 1854, Canrobert débarque le premier sur le sol de Crimée où nous allions nous battre contre les Russes. Il est blessé à la bataille de l'Alma, prend le commandement en chef de l'armée après la mort du Maréchal Saint-Arnaud, et commence le siège de Sébastopol qui dura onze mois. Mais, avant que la ville ne fût prise d'assaut, nos soldats eurent à supporter le terrible hiver de 1854-1855. De l'aveu de tous les généraux de l'époque, une grande partie de l'armée serait morte de froid et de misère sans les bons soins et le dévouement de tous les instants du général en chef.
Aussi, lorsque nos soldats rentrèrent victorieux à Paris, le 31 décembre 1855, Canrobert, à qui l'Empereur avait donné l'ordre de défiler à la tête de son ancienne division, fut-il acclamé par toutes les troupes et la population parisienne enthousiasmée.
Canrobert, qui était grand-croix de la Légion d'Honneur, fut alors nommé Maréchal de France.
En 1859, au début de la guerre d'Italie, il empêcha les Autrichiens de s'emparer de la ville de Turin en modifiant la ligne de défense des Italiens, puis il assista aux batailles de Magenta et de Solférino.
Enfin, pendant la guerre franco-allemande, le Maréchal Canrobert reçut le commandement du 6° corps d'armée, avec lequel il accomplit des prodiges de valeur à Gravelotte et à Saint-Privat (16 et 18 août 1870).
On rapporte qu'à la première de ces deux batailles, Canrobert, en examinant les positions de l'ennemi, se trouva exposé au feu de l'artillerie. Le sifflement strident des projectiles, auquel le Maréchal ne prêtait aucune attention, faisait instinctivement courber quelques cavaliers sur le col de leurs chevaux. Soudain il se retourne et les aperçoit dans cette posture ; alors il leur dit en souriant :
"Ne saluez donc pas comme ça, mes amis : nous ne sommes pas à la messe !"
Cette anecdote dépeint Canrobert tout entier : brave, spirituel et bon, car telles furent en effet ses principales qualités.
Après la capitulation de Metz, le Maréchal Canrobert fut emmené prisonnier en Allemagne, d'où il ne revint en France qu'après la signature de paix.
Sous le gouvernement de la République, Canrobert a fait plusieurs fois partie du Sénat. Il est mort dans sa 86° année, honoré et estimé de tous, et des funérailles somptueuses lui furent faites solennellement, aux frais de l'Etat, aux Invalides.

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