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Histoire et Esotérisme
24 février 2011

Les petits ennuis d'un petit roi

Au mois d'octobre 1715, Louis XV, âgé alors de six ans, était à Vincennes où il habitait depuis la mort de son aïeul Louis XIV.
Le jeune roi devait, un jour, prononcer devant toute la cour un petit discours que lui avait appris M. de Villeroy, son gouverneur.
Mme de Ventadour, sa gouvernante, qu'il aimait tendrement et appelait maman, habilla Louis d'une petite jaquette en drap violet, couleur consacrée au deuil des rois, le coiffa d'un béguin de crêpe violet doublé de drap d'or, et lui passa le cordon bleu auquel pendaient les croix de l'ordre du Saint-Esprit.
Jusque-là tout alla bien, le roi se complaisant à se voir ainsi paré ; mais quand Mme de Ventadour, voulut, selon l'usage, lui mettre les lisières en drap d'or que devaient, à cette époque, porter les souverains jusqu'à ce que leur éducation fût confiée aux hommes, le prince refusa obstinément de se les laisser ajuster :
"Je ne porterai plus jamais cela, je n'en veux pas. Je cours tout le jour, je saute les fossés sans jamais me Ventadourfaire de mal, et c'est pour rester assis dans un carrosse ou un fauteuil, que vous voulez me mettre des lisières comme à un petit enfant qui commence à marcher ! Je marche aussi bien que vous, et je n'ai pas envie que mes compagnons se moquent de moi."
La discussion fut longue, mais M. de Villeroy ayant parlé, il fallut que Louis XV, tout en larmes se résignât, et prononçât son discours en lisières.
Le jeune roi, qui n'avait pas connu ses parents, éprouva un chagrin proche du désespoir quand arriva l'époque, où, sortant des mains des femmes, il fut remis aux mains de deux gouverneurs.
Mme de Ventadour l'habilla pour la dernière fois en présence de toute la cour ; il avait sept ans.
Elle reçut les remerciements du Régent, le duc d'Orléans, au nom de toute la France, pour l'excellence de ses soins, et prit congé du souverain en lui baisant la main selon l'étiquette.
Le prince, qui jusqu'alors avait contenu son émotion, se jeta dans ses bras, en s'écriant avec des sanglots :
"Ah ! maman, chère maman, ne me quittez pas, je vous en conjure, cela me fait trop de peine."
Elle dut promettre de revenir plus souvent qu'il serait possible.
Louis fut longtemps très triste, demandant sans cesse "si maman Ventadour n'arriverait pas bientôt" et il pleurait, si le jour finissait sans qu'elle fût venue.
Certain jour, on imagina pour le distraire de l'emmener à la fête des Loges, à Saint-Germain.
M. de Villeroy et M. le duc du Maine, à qui était confiée son éducation, l'accompagnaient.
Le roi, qui depuis longtemps d'ailleurs désirait faire cette promenade, fut dans le ravissement. On le fit monter en voiture à la place au fond à droite ; M. de Villeroy se présenta ensuite à la portière, mais le duc du Maine l'arrêta, lui faisant observer qu'en sa qualité de prince du sang, il avait droit à la place d'honneur près du roi. M. de Villeroy ne crut pas devoir céder, la discussion s'envenima tant et si bien que ces messieurs en arrivèrent à déclarer à l'enfant, qui s'impatientait et pleurait, que seul le Conseil de régence pourrait prononcer sur leurs prétentions réciproques.
Or, comme il était impossible de réunir à l'improviste les neuf personnes qui composaient ce conseil, le roi dut descendre de carrosse et remonter, désolé, dans ses appartements où il pleura jusqu'au soir et refusa de manger.
Une semaine après, le Conseil s'assemblait et accordait la place d'honneur au duc du Maine, mais... la foire des Loges était fermée.

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