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Histoire et Esotérisme
24 mars 2008

L'Eclipse et Christophe Colomb

Au cours de son dernier voyage en Amérique, Christophe Colomb fut rejeté par la tempête sur la côte de l'îleNum_riser0003 de la Jamaïque. Le temps n'était plus où il était accueilli avec enthousiasme par ses concitoyens après son premier voyage de découverte. Une foule d'aventuriers avides avaient traversé l'Atlantique, attirés par les merveilles annoncées au retour de la première expédition. Colomb, accusé, trahi par ses compatriotes, repoussé par ses anciens compagnons devenus ses rivaux, était à bout de ressources lorsqu'il trouva un refuge dans la baie où le jeta la violence de l'ouragan.
Les vivres manquaient ; les matelots menaçaient, à chaque instant, de se révolter contre leur chef, et pour comble de disgrâce, Christophe Colomb tomba malade. Il fallait subsister cependant, et fournir une nourriture suffisante aux équipages de ses  navires. Le malheureux grand homme résolut de la demander aux Indiens, habitants de l'île.
Mais les indigènes de la Jamaïque, comme ceux des autres Antilles, étaient fort mal disposés pour les Européens. Ces populations douces et pacifiques avaient d'abord accueilli avec bienveillance les premiers navigateurs qui abordèrent sur leur territoire ; mais la seule récompense qu'elles en avaient reçue était la brutalité, les mauvais traitements, la rapine et l'esclavage. Aussi leurs sentiments étaient-ils changés. Elles évitaient toute relation, quand elles le pouvaient, avec les blancs haïs et redoutés. Le chef des Indiens de la Jamaïque refusa de fournir les vivres qu'on lui demandait.
Christophe Colomb se vit réduit à la dernière extrémité. Son insistance resta sans effet. Il comprit qu'il était perdu s'il ne parvenait pas à vaincre la mauvaise volonté des Indiens. Heureusement une circonstance heureuse vint à son secours. A bout d'arguments, et au moment de rompre l'entretien, Colom se rappela qu'un éclipse de soleil devait avoir lieu le lendemain. Pris d'une soudaine inspiration subite, il se redressa de toute sa hauteur, et, étendant la main vers le ciel :
"Demain, à cette heure-ci, s'écria-t-il, si vous ne m'avez pas apporté les aliments que je réclame de vous, je vous enlèverai le soleil !"
Les Indiens se retirèrent, frappés de l'air prophétique de Christophe Colomb, et redoutant, au fond de leur coeur, les effets de la colère de ces blancs dont ils avaient appris à connaître la puissance. De même qu'ils croyaient que c'était le génie Ouragane qui soufflait les tempêtes, - d'où est venu notre mot : ouragan, - de même ils étaient persuadés que le génie bienfaisant était le soleil. La prédiction de Christophe Colomb les émut donc profondément ; cependant ils ne se rendirent pas, et le lendemain, à l'heure dite, les vivres n'étaient pas apportés au camp.
Alors le grand navigateur sortit majestueusement de sa tente, s'éleva sur un monticule, et en vue de toute la population indienne, tendit les deux bras vers le soleil. Au même instant le disque du soleil commença  à s'obscurcir vers la partie inférieure. Lorsque la moitié du soleil eut disparu, les Indiens terrifiés se prosternèrent. Les oiseaux interrompirent leurs chants, et les animaux se préparèrent comme pour le repos de la nuit. Mais l'ombre gagnait toujours la surface du soleil. L'obscurité augmentait autour du camp. Alors, les Indiens se levèrent, comme mus par un ressort, et, obéissant à un mot d'ordre, se dispersèrent dans toutes les directions.
Bientôt ils revenaient et déposaient aux pieds de Colomb un amas de provisions de toute nature, pour lui et ses compagnons. Le soleil continuait  à se cacher, et les aliments continuaient à s'entasser. Enfin, quand l'ombre se fût étendue sur la surface entière du soleil, Colomb, magnanime, fit un geste de pardon, puis implora le ciel pour la lumière reparut. Alors, lentement, le jour redevint éclatant, pendant que les Indiens émerveillés se jetaient de nouveau aux pieds de Christophe Colomb, avec les témoignages de la plus vive reconnaissance.
C'est ainsi que Christophe Colomb sauva tous ces compagnons, et lui-même, d'une mort affreuse, la mort par la faim, parce que ces calculs lui avaient révélé à l'avance l'heure exacte d'une éclipse de soleil.

Félix LAURENT (1897-1898)

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